Le syndrome fémoro-patellaire (ou syndrome rotulien)

 

article rédigé par Sylvie Wagner, 

kinésithérapeute spécialisée en traumatologie du sport.

 

Définition

Le syndrome fémoro-patellaire (ou « SFP ») est un terme médical sous lequel on étiquette dans la pratique courante de nombreuses douleurs du genou. Le SFP regroupe en théorie les douleurs de la face antérieure du genou (douleur sur l’avant du genou, sur et autour de la rotule), qui ne sont ni d’origine articulaire, ligamentaire ou tendineuse. Il ne s’agit donc pas d’un arthrose au sens commun du terme, ni d’une entorse ni d’une tendinopathie, même si ces trois pathologies peuvent présenter des symptômes semblables au SFP. un bilan clinique permet de bien distinguer une situation de l’autre et de les soigner en conséquence.

La douleur du SFP se manifeste lors d’activités habituelles du quotidien, typiquement lors de la montée/descente d’escaliers, l’accroupissement, le sport (course à pied…) et/ou lors de la position assisse prolongée comme lors d’une séance de cinéma par exemple. La douleur dure de quelques minutes à quelques heures en général.

Le SFP représente 16 à 25% des blessures en course à pied, et 25 à 40% des blessures en traumatologie du sport.

Le SFP s’observe un peu plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes.

Origine

Le syndrome fémoro-patellaire a de nombreuses origines possibles répertoriées dans la littérature médicale (jusqu’à une cinquantaine !), mais dans la pratique courante voici les causes les plus fréquemment observées : 

  • Une insuffisance de souplesse musculaire/extensibilité tissulaire, concernant par exemple fréquemment les ischio-jambiers (ou d’autres muscles/tissus), créant une perturbation de statique et posture du genou pouvant entrainer des douleurs.
  • Un manque de force musculaire au niveau des muscles de la cuisse (quadriceps) et de la hanche (moyen fessier) entraînant un manque de stabilité, d’alignement et de contrôle du bassin, du genou et plus généralement de l’ensemble du membre  lors des mouvements de flexion-extension du genou (ce qu’on appelle un « valgus dynamique »). Ce manque de contrôle de l’axe peut entraîner un frottement indésirable et répété de la rotule lors de mouvements comme la course à pied ou dans les escaliers.
  • Un entrainement sportif avec un rythme et une progression inadéquats, un problème de technique sportive (défaut du schéma de course à pied par exemple)
  • Des antécédents de blessure/chirurgie pour lequel la récupération n’a pas été suffisamment complète et qui a laissé un déficit que le corps essaye de compenser.

Traitement

En réalisant un bilan complet, votre kinésithérapeute va vous aider à identifier les éléments statiques, dynamiques et sportifs à l’origine de vos douleurs, et construire avec vous un traitement manuel et un programme d’exercices adéquats afin de soigner les facteurs à l’origine de vos douleurs de genou. 

Dans certains cas, lorsqu’un trouble de la statique du pied est présent notamment, la réalisation de semelles orthopédiques sur mesure par un podologue peut constituer un excellent complément à la rééducation.

Autres diagnostics possibles ressemblant au SFP

 De nombreux autres troubles de genou peuvent présenter des douleurs ou des symptômes pouvant ressembler au SFP. : pas de panique, grâce au bilan initial, il est possible de les distinguer lors de la première séance avec votre kinésithérapeute et de réorienter votre traitement de manière adéquate. Il est fréquent que des patients arrivent au cabinet avec une douleur du genou identifiée par erreur comme étant un SFP, mais n’en étant pas un. Le bilan permet de les identifier et de réaliser le traitement dont vous avez réellement besoin en conséquence.
 
Voici quelques exemples de pathologies du genou créant des douleurs et dont le diagnostic doit être distingué du SFP : 

– Osgood Schlatter
– luxation ou subluxation de la rotule (bien que l’instabilité rotulienne soit souvent associée avec un SFP)
– lésions diverses du cartilage (arrachement, arthrose…), des ménisques (fissure…), de l’os (fracture…) ou des ligaments (entorses LCA, LLI…)
– bursite, tendinopathie, inflammation de la graisse de Hoffa
– douleur dite « référée » d’origine lombaire